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  • Photo du rédacteurClément Guérin

Crise migratoire ou crise de l'asile ?

Dernière mise à jour : 28 juil. 2023

Notre manière de qualifier les événements témoigne parfaitement de notre volonté d’accueillir ou non les peuples en exil. Depuis le début du conflit, a-t-on entendu parler de “crise migratoire” en ce qui concerne les Ukrainiens ? Non. Les a-t-on accueillis à bras ouverts ? Quasiment. Pourquoi ? 2015, guerre en Syrie. Des centaines de milliers de réfugiés syriens arrivent sur les côtes européennes. Très vite, on parle de raz-de-marée, d’invasion, de “crise migratoire”. Les réactions en Europe sont divisées : solidarité, hostilité, rejet. 2022, guerre en Ukraine. 5 millions de réfugiés en Europe quittent leur pays. L’élan de solidarité est réel : l’Union Européenne met en place la protection temporaire, permettant aux Ukrainiens d’être protégés immédiatement et même de travailler. Cette fois, on se montre plus enclin à accueillir dignement des personnes, considérés comme proches de nous, géographiquement. Mais c’est surtout le poids de la culture qui est frappant ici (ajouté au fait que ces exilés sont presqu’exclusivement composées de femmes et d’enfants et donc considérés comme “inoffensifs”). Spontanément, nous aidons davantage ceux qui nous ressemblent. Le choix des mots est tout aussi parlant : un Syrien ou un Afghan seront plus facilement désignés comme des “migrants” alors qu’un Ukrainien sera appelé réfugié. Ces mots traduisent une tendance dans notre perception : celle de minorer les persécutions fuies par les uns et majorer les difficultés économiques vécues par les autres. Plutôt que de parler de crise migratoire, il serait donc plus judicieux de parler de crise de l'asile dans une Europe-forteresse toujours plus imprenable pour ceux venant d'ailleurs.


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